L’année 2023 est cruelle. En février j’ai perdu un ami, ancien élu de Sassenage, 7 mois plus tard, un nouvel ami également élu durant le même mandat disparait.
Aux obsèques de Dédé, parlant des personnalités qui m’ont accompagné, j’ai cité Gérald, présent avec Estelle, sa fille et Françoise.
C’est à Sassenage que nous nous sommes connus. Nous nous étions découverts des similitudes de parcours : notre pays de naissance, l’Algérie, toi dans la capitale, et moi Sidi-Bel Abbès dans l’Oranie.
Nous étions tous deux devenus papa d’une fille, en juin 1973, Estelle et Sandra nées avec une semaine d’écart !
L’une de nos amies communes, Denise Fenouil était la responsable du syndicat CGT de la première grande surface de Fontaine, Record.
Dans l’entreprise Permali, l’un des grands Directeurs était venu faire une réunion publique en affirmant que je me trompais de combat que nous n’étions pas chez Caterpillar. Toi Gérald, tu bossais bien chez Caterpillar.
J’ai évoqué cette région de l’ouest algérien, Gérald appréciait se retrouver en compagnie des pieds-noirs de la commune d’Échirolles natifs d’Oran !
Nous étions tous deux, militants communistes. à trois reprises je t’ai sollicité pour figurer parmi nos candidatures aux élections municipales. En 1977 et en 1989, tu déclineras mon offre du fait que nous n’étions pas en configuration de listes d’union, même si au second tour, la fusion était programmée.
Je sais, que tu souhaitais maintenir l’équilibre familial, qui à tes yeux était primordial.
Ce n’est qu’en 1995, lorsqu’à nouveau je t’ai sollicité pour être présent sur la liste d’union de la gauche conduite par Alain Chaplais, qu’Anne-Marie ton épouse a dit Oui, d’une façon si forte que sans hésitation tu m’as répondu OK, mais pas trop devant.
Au premier tour, la liste d’Alain Chaplais a remporté les municipales de 17 voix seulement, le mode de scrutin donnant 22 élu·e·s. Après un recours, et l’annulation de ces élections, une nouvelle municipale en février 1996, remportée de façon large, a permis le gain d’un 23ème siège.
Tu étais le 24ème candidat. La vie et les évolutions transforment les évènements et après le départ de Krys Dias, tu prendras la suite en devenant le 5ème élément du groupe communiste et apparenté.
Ton travail dans les différentes commissions sera accompli de façon désintéressée.
Tu te réjouiras lorsque André Reysset que tu appréciais, décidera de rejoindre notre groupe.
En 1998, à 51 ans, tu es devenu veuf, Anne-Marie, ton épouse, la maman d’Estelle s’est endormie pour l’éternité.
Sur le plan de l’activité citoyenne, après la fin de ton mandat en 2001, à chaque élection, jusqu’à ce que la maladie ne te gagne, tu auras toujours répondu favorablement pour être assesseur suppléant de Joseph Falco, au bureau de vote du Hameau du Château.
Gérald, tu n’étais pas celui qui va bousculer l’autre pour se mettre en avant, tu étais avant tout, un être sensible, rempli d’humanité.
Un excellent manuel bien équipé en machine outils, souvent tu m’auras proposé de venir utiliser ton matériel. L’homme aux mains d’or, c’est ce qui te qualifierait le mieux !
Après la disparition de la maman d’Estelle, une autre femme a illuminé une partie de ta vie, Françoise.
Gérald tu aimais découvrir d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres pays, ta maitrise de l’espagnol t’aura servi !
En 2009 lors de la grande grève de Caterpillar contre les licenciements nous nous sommes retrouvés en soutien à cette lutte. Sans doute comme toi, j’étais volontaire pour être assigné en justice lorsque le Tribunal correctionnel, pour la 1ère fois de son histoire en Isère, a décidé l’évacuation de 18 salariés de l’entreprise ayant participé à une réunion dans l’enceinte de l’entreprise à Échirolles !
Nous nous sommes vus pour la dernière fois, le 10 juillet dernier. Avec Joseph Falco, nous te trouvions épanoui, presque en forme montrant à la fois les limites imposées par la maladie et les espoirs de découvrir de nouveaux horizons. Avec Françoise vous aviez apprécié votre voyage en Irlande, notamment le Connemara, et à une semaine de mon départ vers cette destination, vous n’avez pas manqué de me faire partager vos instants forts.
Gérald tu étais sensible aux marques d’affection. Estelle tu peux être fière de ton papa, Emma de ton pépé, Françoise de ce compagnon avec qui tu as tant partagé, Nicolas de ton beau papa et vous toutes et vous tous amis, camarades, voisins.
Tchao Gérald, je vous présente toutes mes fraternelles condoléances. Ces dernières années, j’admirais ton olivier au 109 hameau du Château. Les fruits de ton arbre avaient un parfum de Méditerranée. Puissent ces olives transmettre la délicatesse et les saveurs que tu savais leur donner.
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Hommage de Michel Barrionuevo à André Reysset
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Lorsque je suis devenu Conseiller municipal de Sassenage, en mars 1977, Raoul Scarpini et Gino Locatelli avec qui je travaillais chez Permali à Fontaine, m’ont dit : » puisque maintenant tu es élu, il serait bien que tu viennes soutenir les équipes de foot de Sassenage « .
En me rendant au stade de la Rollandière pour voir évoluer les « canaris », parmi les différents entraineurs des gamins, j’ai entre autres, fait la connaissance d’André Reysset, le jeune prof d’éducation physique du collège Fleming.
Je ne disais pas encore Dédé !
Avec André, nous nous sommes retrouvés dans la campagne des élections municipales de 1995, il était l’un des piliers de l’association Ensemble pour Sassenage et lorsque nous fûmes élus, il deviendra le vice-président du groupe Parti socialiste-Ensemble pour Sassenage.
C’est à cette époque qu’avec Françoise et Dédé, nous sommes devenus amis.
Eh oui, Dédé, entre-nous sont nées de grandes complicités :
• j’étais ton ainé d’une semaine,
• nous avons eu des enfants en étant jeunes.
• Et puis, tu étais devenu le cinquième élément du groupe que je présidais.
Ce n’était pas de la fiction comme le film nommé l’année d’après, aux Césars et aux Oscars, mais une réalité parfois : turbulente et dérangeante.
Françoise ou Roger savent ce que ces deux adjectifs signifient.
Tu n’hésitais pas à donner de la voix lorsqu’une pratique t’apparaissait non conforme aux règles démocratiques.
Chez toi, j’ai toujours apprécié cette franchise !
Dédé, il m’est difficile de te dissocier de Françoise, des amis que j’ai invités à Fontaine et qui m’ont ensuite, accompagné lorsqu’avec Martine, nous avons formé un nouveau couple.
Dédé, c’était le collectif dont j’ai parlé au début, mais aussi celui qui appréciait de s’isoler par moment, l’amoureux d’expériences nouvelles.
Notre groupe s’était étoffé avec l’arrivée de Gérald et, à six, nous pouvions mieux être entendus.
De prof de gym, tu étais devenu le référent de la SEGPA au Collège Fleming. (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté). Une mission auprès des élèves les plus déconnectés, ce qui te convenait parfaitement.
Mais, la SEGPA n’a pas duré.
Nous nous sommes retrouvés à lutter pour sa survie, avec, y compris une manifestation du collège à la mairie.
En désaccord avec cette nouvelle situation et les priorités fixées à l’enseignement public, tu as postulé pour l’Outre-mer auprès de l’Éducation Nationale et tu as été affecté à Mayotte.
Pour le conseiller municipal de Sassenage, c’était un dilemme, tu m’as alors demandé : » je démissionne ou je reste élu et je vous fais des pouvoirs « . Je t’ai répondu : » à toi de décider ! «
Tu as pris la meilleure décision, ne pas occuper une fonction si l’on ne peut pas s’impliquer.
Te voilà parti enseigner à Madmoudzou, le Chef-lieu de Mayotte, une ile de l’Océan Indien. Françoise te rejoindra quelques années plus tard.
Lorsque vous reveniez en métropole les étés, nous apprécions de vous revoir aux Bayles.
Nous aimions aussi vous recevoir chez nous. Il y a une date qui m’a marquée plus que d’autres, le 28 juillet 2008, j’avais confectionné une paella.
Les Bayles, Cordéac, cette commune qui t’a vu naitre, sautons des étapes pour cette surprise organisée à la salle des fêtes, par Estelle, Agnès et Amélie : fêter les 60 ans de Françoise ainsi que le départ en retraite de Dédé, avec tous vos amis. Je me souviens de cette date, très particulière pour moi, c’était le jour des 60 ans de ma sœur, le 25 août 2012.
Le secret de cette fête avait été bien gardé, et avec tous tes amis, qui pour l’essentiel sont les nôtres, des évènements comme celui-ci, ça marque. La preuve je l’évoque !
J’avais écrit un poème intitulé, « l’amitié c’est beau comme un soleil« , je l’ai retranscrit dans mon livre, « sous la falaise, le ciel est rouge« .
Il ne se sera pas écoulé beaucoup de temps, avant d’être sollicité pour officier le mariage d’Amélie et Guillaume le 8 juin 2013, avec les rencontres préliminaires pour préparer cette cérémonie.
Dédé, avec Françoise, vous n’avez eu que des filles. Estelle a changé la règle, tandis qu’Agnès et Amélie, vous ont parfaitement imités.
Tu étais l’homme aux mains d’or, que ce soit à Sassenage ou aux Bayles, les transformations étaient tes œuvres.
Dans le même temps tu t’investissais avec d’autres. Nous n’avons pas vu la cuisson du pain dans ce four ancien qu’avec des amis, vous avez réhabilité.
Et ce projet, d’aller ensemble aux champignons ; tiens Dédé, cette année, nous n’avons pas encore cueilli, d’hygrophores de mars.
Tout a changé, le jour où tu t’es écroulé et nous n’avons pu nous revoir !
Non, nous n’allions pas t’offrir un livre théorique, nous avons choisi la dernière bande dessinée de nos gaulois préférés : Astérix et Obélix. Après tout, toi, tu as conservé ta moustache.
Nous avons adoré fabriquer de la gelée et des pâtes, des coings de votre verger. Sur notre balcon, la menthe plantée en pot est celle en provenance de votre jardin. C’est dire si encore très longtemps, tu seras avec nous !
L’été dernier, nous avions arrêté une date pour à nouveau te revoir physiquement, nous avons entendu ta voix devenue rocailleuse, elle nous a parlé d’espoir.
A chaque questionnement, nous nous disions : » Dédé va gagner ! «
Tu t’es tellement battu contre la maladie, obtenant des répits, que cet espoir était de mise !
Votre message du 1er janvier était pour nous dire : » à bientôt de se retrouver, amitiés, Françoise et Dédé « .
Enfin, ce jour allait peut-être arriver !
Dans la foulée, nous nous sommes dit : « il faudrait que Dédé puisse jeter un regard, sur cette bande dessinée » et nous avons chargé Amélie de se faire notre intermédiaire.
Le message du 15 février est tombé comme un coup de poignard : « Michel et Martine, Dédé est parti hier à 22H40, c’est horrible ! «
Oui, c’est horrible, lorsque la maladie finit par triompher et créer un vide, ce vide tant redouté.
Si tu t’es tant battu, c’est pour faire revenir à nouveau la joie et le bonheur chez les Reysset.
Et, nous saluons ce courage qui a été celui de Françoise, continuellement à tes côtés.
A Françoise, nous voulons dire notre affection, lui dire combien nous l’aimons.
Il faudra des tas de mains, de bras pour l’aider à affronter cette terrible épreuve.
Allez les filles, Estelle, Agnès, Amélie, les gendres, les petits enfants et nous toutes et tous les amis, contribuons à redonner plus que des condoléances, du soleil.
Merci Dédé, merci l’ami !
Hommage de Michel Barrionuevo à Robert VEYRET
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La ferme des Belles dans la maison des Veyret servait d’abri aux Francs-Tireurs et Partisans Français les FTPF. Fils de l’un des témoins de la bataille du Pré Coquet qui a fait 16 morts en deux heures, après les assassinats à la ferme, les 49 fermes brulées. Cette tragédie de Malleval le 29 janvier 1944 est restée imprégnée dans ta chair.
Avec Dominique Brachet, tu publieras en 1955 le livre « le chemin de Nan » pour retracer ces souvenirs.
Mon premier échange avec toi remonte au 14 septembre 1976 au moment de la foire de Beaucroissant.
6 mois plus tôt, le Parti communiste français dans l’Isère remportait deux cantons : celui d’Allevard avec Gérard Arnaud et celui de Rives avec Robert Veyret, l’adjoint au Maire de Saint Jean de Moirans devenu Conseiller Général.
A cette époque, le 14 septembre était le jour de la foire aux bestiaux, les personnalités présentes repartaient de l’inauguration avec leur collier de gousses d’ail. Tout naturellement, tu es venu saluer tes camarades sur les 3 restaurants et 4 buvettes que les militants-es communistes tenaient.
Les municipales se profilant dans les 6 mois suivants, un accord national entre les 3 formations signataires du Programme commun de gouvernement, était intervenu pour des listes d’Union de la Gauche. Tu m’as questionné sur Sassenage, nos partenaires refusant son application.
Cela, ne t’as absolument pas surpris et c’est à cette occasion que tu m’as dit avoir été sassenageois dans un appartement au-dessus de la pharmacie Douvier au Bourg.
En mars 1977, tu es devenu Maire de Saint Jean de Moirans et tu le resteras durant 24 ans
Au sein du Conseil Général, tu resteras l’élu de ce canton durant 39 ans jusqu’en 2015 avec lorsque la gauche dirigeait l’Isère, des vice-présidences.
Tu auras également siégé au Conseil régional, avant la tenue des premières élections de 1986 afin de représenter les élus communistes dans cette instance de 1982 à 1985, puis après le mandat de Paul Rochas de 1986 à 1992, tu seras notre candidat tête de liste sur la région Rhône-Alpes.
1992, c’était la première fois que nous devions tenir un compte de campagne, obligation issue de la loi du 15 janvier 1990. (Pourquoi faire simple lorsqu’il est possible de compliquer la tâche). Notre choix fut la constitution d’une association de financement électorale dont j’étais le trésorier. La liste que tu conduisais rassembla 33 479 suffrages, soit 8,23% des exprimés.
Au cours de la décennie 1970, la réflexion des élus communistes avait pour toile de fond, ce que Marcel Rosette avait appelé » la gestion communale dans l’action « , et cette conception t’aura guidée.
Tout au long de ces années, régulièrement tu étais présent dans les différentes manifestations, notamment sociales. Le seul obstacle a été la maladie, ces derniers temps, la perte des repères, comme si les souffrances de l’enfance ressurgissaient pour gommer les acquis de la vie.
Lorsque j’ai publié mon livre, tu as été le premier à me commander deux exemplaires, l’un pour toi, l’autre pour Dominique. Nathalie suivra quelques jours plus tard.
Tu as été un homme public, ouvert aux autres, c’est sans doute cet aspect qui emporte l’adhésion à la reconnaissance de ton action militante.
Tu avais une grande qualité d’écoute et lorsque tu prenais un engagement, nous savions qu’il serait conduit à son terme.
Durant les jours précédents ta disparition, les écrits de Nathalie nous faisaient redouter ton décès. Lorsqu’elle t’a chanté « l’internationale« , tu lui as serré la main, comme pour lui dire : » soyez forts, continuez le combat «
Lorsque j’ai vu Nathalie à la manifestation pour le retrait du projet sur les retraites, mardi 7 février, je me suis dit : « Robert, sois fier de ta fille, le message a été reçu 5 sur 5 » .
Depuis novembre la salle attenante à l’Hôtel de ville de Saint Jean de Moirans porte ton nom, une juste reconnaissance, au même titre que tes insignes de Chevalier de la légion d’Honneur.
Adieu l’ami, adieu camarade, le chant des partisans perdure !
Odile Belvèze s’en est allée
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Après André, son époux, militant syndical à Pomagalski décédé le 29 août 2009 à la suite d’un cancer, c’est au tour d’Odile de partir avec le mal qui l’aura rongé durant ces dernières années.
André et Odile étaient des amis rencontrés dans un premier temps, lui dans son entreprise où il était le délégué syndical de la CGT, tandis que j’occupais la fonction de Secrétaire du syndicat des métaux de Grenoble Nord au début des années 1970, Odile venait d’Échirolles et aimait me citer Georges Kioulou.
Nous nous sommes retrouvés comme voisins dans les immeubles au Floréal à Sassenage en 1974 et tous deux étaient devenus des lecteurs assidus de l’Humanité dimanche.
Nos routes, se sont un peu séparées à la fin des années 1980, lorsque la section du Parti socialiste a fait le choix de constituer une liste excluant les communistes et que face à cette situation, en deux semaines, j’ai construit une liste d’union avec celles et ceux qui refusaient la division.
Lors des municipales de 1995, Odile comme moi figurait dans la liste conduite par Alain Chaplais et c’est ensemble que nous avons gagné.
En 2001, nous partions avec le même objectif, celui de continuer l’aventure du progrès social sur Sassenage, mais au second tour, la fusion, des listes de M. Coigné et M. Bernard, s’est soldée par la victoire de cette liste commune.
Nous nous sommes retrouvés dans l’opposition.
Très régulièrement, nous avons tenu avec Odile le bureau de vote de la salle Jacques Prévert de Sassenage en qualité d’assesseurs, elle pour le Parti socialiste, moi pour le Parti communiste français.
Ces dernières années, elle ne partageait plus les orientations politiques, notamment après la période de François Hollande et de ce fait, elle venait voter en me disant qu’elle se sentait plus proche des communistes.
Dans ces moments douloureux je pense à ses enfants, Bruno qui s’est exilé en Alsace, Nathalie qui aura été sur une liste commune de la gauche à Sassenage, à Cédric et je veux les assurer de toute ma sympathie.
Je ne pourrai, ce samedi être à leurs côtés pour honorer leur maman, mais je tenais à réagir à ce décès qui m’affecte, j’espère que la ville de Sassenage s’associera à ce deuil vis-à-vis d’une élue conseillère municipale durant 13 ans et s’est impliquée dans la vie de son quartier.
Odile repose en Paix !
Les hommages d’élus de notre groupe suite au décès d’Anne-Marie Astier
C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris ce jour la disparition d’Anne-Marie Astier des suites d’une longue maladie. Créatrice et directrice de l’école de danse « Corps et graphie » depuis 1989, Anne-Marie a su transmettre sa passion de la danse à des centaines de Sassenageois. Je garderai à jamais en mémoire l’image d’une battante, d’une combattante, d’une femme de projet et d’action, pleine d’énergie. Malgré sa maladie et les obstacles, elle gardait toujours ce qu’elle appelait sa « positive attitude ». Elle va terriblement manquer à Sassenage, à la danse, à ses proches et amis.
Yannick Belle
Je viens d’apprendre le décès de Anne-Marie Astier, directrice de l’école de danse « Corps et Graphie ». Anne-Marie a combattu avec courage, pendant de nombreuses années sa maladie mais le cancer a été plus fort.
La qualité du travail qu’elle a fait pour cette association était remarquable, son investissement colossale.
Corps et Graphie est l’une des meilleurs écoles de danse de l’agglomération, grâce à Anne-Marie et à son équipe.
Cette association était tout pour elle, elle disait que c’était son « bébé ». Elle était rigoureuse, exigeante mais le résultat était là, de la qualité sans oublier le plaisir des danseurs.
Nombreuses sont les petites danseuses sassenageoises (et quelques danseurs) qui auront été marquées par le passage dans cette école et ne pourront oublier ces moments, la qualité des galas de danse, le professionnalisme des enseignants. Moi même, en tant que parent, ces galas de danse font partie des bons souvenirs de l’enfance de mes filles…
Je pense à elle
Florence Parvy
Je suis bouleversé par cette nouvelle ! Le 3 octobre dernier, Anne-Marie Astier m’écrivait : « Bonjour mon très cher Michel
Il y a longtemps que je n’ai pas donné signe de vie et je m’en excuse ..
j’espère que tu vas bien toi et ta compagne …
Pour info …nous avons rencontrer les élus pour notre baisse de subvention …normalement elle ne devrait pas bouger en 2016.. c’est ce que nous avons obtenu… à voir si cet engagement sera respecté..
Par ailleurs je t’ informe que mon état de santé s’est hélas dégradé, j’ai des métastases sur la moelle épinière ..j’ai perdu l’usage du pied gauche ..et par conséquent je ne peux plus conduire.. Comme d’habitude je vais continuer à me battre positif attitude…mais c’est un autre combat cette fois à un autre niveau..
je t’embrasse très fort mon très cher Michel
Anne Marie ASTIER »
Je n’ai pas su trouver les mots pour l’aider et lui donner plus de force dans ce combat : cette situation m’a replongé l’année où Anne-Marie est venue animer l’école de danse,
A ce moment là pour tenter de sauver ma sœur d’une leucémie, et cela n’a pas suffit pour assurer sa guérison.Anne-Marie, artiste chorégraphique dans plusieurs disciplines, avait la danse dans le sang. Elle avait un tempérament de battante. Lorsque le Maire de Sassenage décida de s’attaquer à ses passions, elle viendra me demander de soutenir dans un premier temps, les rencontres sassenageoises de la danse, d’où mon intervention lors du Conseil municipal du 13 décembre 2004. Et puis ce tableau montrant le prétexte utilisé contre l’association publié sur le premier site des élus communistes de Sassenage.
Après les Rencontres sassenageoises de la danse, le Maire tente de discréditer Corps et Graphie, pour le Sassenage en Pages de l’été 2006, notre billet aura pour titre : Veut-on tuer Corps et Graphie ?
Lors du Conseil municipal du 26 février 2007, ce combat commun avec la Directrice de Corps et Graphie finira par être payant, voici mon intervention.
L’engagement d’Anne-Marie et des membres des associations aura permis de pérenniser la danse, avec la poursuite des festivals de Hip Hop, grâce aux Rencontres de la danse en Isère, le rayonnement de Corps et Graphie.
Ces deux associations sont en deuil et j’adresse à toutes familles adhérentes et actrices des événements, toutes mes condoléances.
A son compagnon, en plus de mes condoléances sincères, je veux redire combien Anne-Marie était exceptionnelle, au fil de ces 27 ans, elle a su transmettre des passions pour cet art de la chorégraphie et de l’expression corporelle à des milliers de jeunes, merci à vous pour ce soutien.
Michel Barrionuevo
Ce 16 juin 2014, un hommage aurait du être rendu à Louis Reverdy, maire de Sassenage
Il y a 70 ans, le 16 juin 1944, la Gestapo et la milice arrêtaient Louis Reverdy (1883-1944). Maire depuis 1936, fervent patriote et homme de conviction, il se mit au service de la Résistance en menant des actions clandestines (cache de résistants, ravitaillement des maquis, fabrication de faux papiers…).
Son café, situé sur la place du village, était un lieu de rendez-vous pour qui voulait rejoindre le maquis. Epuisé par 8 jours de séances de tortures, il mourut le 2 juillet 1944 dans le train de la mort qui le menait au camp de Dachau.
Son arrestation faisait suite aux combats de St Nizier des 13 et 15 juin 1944 où 5 jeunes maquisards sassenageois perdirent la vie. Quelques semaines plus tard les allemands occupèrent la commune et menèrent une rafle.
Depuis 1945, la place du village porte le nom de Louis Reverdy, en hommage à son courage et à son dévouement pour Sassenage.
Nous regrettons vivement qu’en ce jour notre commune n’ait pas rendu hommage à notre ancien maire. Nous pensons à lui.